Vivre mon métier

Audrey Pesser a du cambouis plein les mains. Elle adore son métier, ses clients aussi

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Une femme: ça ne sait même pas changer un pneu ! Un stéréotype qui a la vie dure sur le plateau de Herve depuis qu’Audrey Pesser y travaille en tant que... mécanicienne automobile! Car oui, on peut être une jolie jeune femme et en même temps aimer chipoter des heures dans des moteurs de voitures. Le tout est de le vouloir, mais surtout de se faire accepter.

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Audrey Pesser a du cambouis plein les mains. Elle adore son métier, ses clients aussi

Depuis qu’elle est petite, Audrey Pesser a un intérêt particulier pour la mécanique automobile. “Quand mon père ouvrait le capot de sa voiture, j’étais toujours là pour demander à quoi servait telle ou telle pièce ”, se souvient-elle. Plus tard, avec son ex-copain, elle a complètement désossé une voiture avant de la remonter. “Je suis un peu orgueilleuse et j’ai toujours voulu pouvoir réparer moi-même ma voiture. Avoir les mains sales, ça ne me dérange pas ”. C’est donc naturellement qu’elle s’est dirigée vers une filière d’enseignement technique pour apprendre son futur métier. Tout naturellement? Ou presque. “Il m’a fallu du temps avant d’oser dire que je voulais devenir mécanicienne. Vous en connaissez beaucoup des femmes garagistes? J’ai eu des périodes de découragement où je me disais que je n’aurais pas la force physique pour faire ce métier ”. Brillante élève, elle ne trouve cependant pas un stage aussi facilement que ses camarades masculins. Comme elle a choisi d’étudier la mécanique avec le système d’enseignement en alternance (CEFA), trouver un lieu de stage est un impératif puisqu’elle y passera 3 jours par semaine. “Je suis allée me présenter dans 30 garages en une semaine. Certains ne voulaient pas par sexisme, d’autres parce qu’ils ne voulaient pas faire les frais d’un vestiaire pour femmes. Ça a été difficile. J’ai fini par arriver au garage Wertz sur conseil du directeur. Le patron m’a dit qu’il me prenait à l’essai pendant une semaine. Au bout de deux jours, il voulait me faire signer un contrat ”. Convaincre les patrons de ses compétences n’a pas été si difficile, par contre, pour certains clients, c’était une autre paire de manches. “En me voyant, certains disaient que je ne pouvais pas toucher à leur voiture. Mais, un des patrons venait alors me défendre car je n’osais rien dire. Il a fallu le temps mais maintenant, ce sont ces mêmes clients qui me réclament pour entretenir leur auto ”.

(D’après Y. F., La Meuse)

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